Alors que va s’ouvrir dans quelques semaines, le procès de notre ancien Président Directeur Général et de ses
anciens collaborateurs directs sur des pratiques de harcèlement moral institutionnel, nous assistons
aujourd’hui à un retour de pratiques que nous voulions ne plus jamais rencontrer dans le groupe Orange…
Pour s’en rendre compte, il suffit de voir l’état du dialogue social et le nombre de décisions unilatérales prises
par la direction.
Cette absence violente de dialogue social se traduit par des non-dits et des pratiques déloyales d’un autre âge.
Nous assistons en 2019 à une délocalisation effective des emplois : qui n’a pas entendu son manager se
plaindre qu’il ne pouvait plus recruter ?
Après d’incessantes réorganisations et des coupes sombres dans les effectifs, certaines activités sont envoyées
dans des équipes mutualisées situées dans des contrées ensoleillées lointaines. Ceci avec le sourire et avec la
bienveillance de tous ceux qui choisissent ou sont contraints d’obéir à la Direction Générale du groupe.
Par exemple, on note une intensification des transferts des équipes de CSO vers l’Ile Maurice, (M2M, service
client mobile, gestion, facturation, Responsables d’Affaires Client) et aujourd’hui ce sont les activités Grands
Comptes qui sont concernées pour les comptes sans gouvernance (Responsables Facturation, Account Service
Manager …). Des pans entiers de l’activité sont ainsi transférés.
Il s’agit bien de véritables délocalisations où Orange va pouvoir exploiter de la main d’oeuvre à moindre coût au
détriment de la qualité du travail, et des attentes de nos clients.
Cette pratique très largement en place dans des entités semi-internationales au sein du groupe Orange a déjà
participé largement à la perte des emplois dans l’hexagone et dans les Départements Ultra-Marins.
Cette situation s’intensifie sur CSO en gagnant peu à peu les activités DGC !
Nous assistons à une « Ubérisation », des places de bureaux, des jobs, des revenus, qui ne profite qu’à un très
petit nombre. « L’ubérisation, un concept assez flou où tout le monde peut devenir son propre patron et dont
l’espoir de gain d’hier conduit à la précarité pour tous » (digital-society-forum.orange.com/ Claire Richard)
Un constat de l’élargissement du fossé des inégalités.
Ne nous trompons pas … nous en sommes tous responsables : entre ceux qui disent que cela n’a rien à voir et
ceux qui disent que nos décideurs travaillent malgré tout pour la survie du groupe, nous dénonçons le fait que
pour certains, l’intérêt collectif n’existe pas, seuls comptent leurs propres gains…
Soyons vigilants, nous vivons la fin d’une période où il se peut que sous prétexte de sauver l’entreprise Orange,
de la rendre plus compétitive, nous observions le retour d’une période sombre que nous avions déjà connue.
Attention, car forte de son expérience dans le domaine, la Direction risque de prendre des moyens coercitifs
beaucoup plus discrets…
Son N’Guyen et Pierre Ménicot