© « Kashmir Main Tu Kanyakumari » / Film Chennai Express / Shahrukh Khan, Deepika Padukone / 2013


Nous vivons une époque formidable dans les entreprises. Après la période des trophées et certifications en tout genre, meublant de façon ostentatoire la vitrine de la politique Responsabilité Sociétale des Entreprises, nous voici, à présent, dans l’âge du divertissement au travail.

Confrontée à rendre humaine la transition numérique et à s’adapter aux méthodes tendances « Startup Agile », l’entreprise se résigne à transformer son environnement de travail. L’une des caricatures émergentes est de transformer l’espace de travail en un immense parc d’attraction.

A défaut d’informer les salariés sur la raison d’une décentralisation des bureaux en périphérie d’agglomérations inaccessibles en moins d’une heure de transport, l’entreprise tente de rendre attractives les stratégies immobilières purement financières et peu propices à l’épanouissement professionnel.

Comment expliquer ces stratégies qui ne prennent pas en compte l’ensemble des problématiques d’une journée, telles que les trajets domicile/travail, le temps de travail, le télétravail, voire simplement la vie d’une équipe.

Et ce n’est pas le Plan de Mobilité ou Plan de déplacements Entreprise (PDM/PDE), censé valoriser les transports alternatifs à la voiture qui changera la nature des transports qui entourent votre établissement flambant neuf.

Forte de ce constat, la Direction, rarement cool dans le domaine, impose dans l’urgence des concepts qu’elle rechigne à s’appliquer à elle-même.

En manque d’inspiration, les espaces partagés à la décoration théâtrale se répandent dans l’établissement. Chaque « Tableau » représentant une vision de l’activité, fait de chaque salarié un intermittent du spectacle.

Les films bollywoodiens ont au moins une raison objective : se faire comprendre par le plus grand nombre de spectateurs qui ne parlent pas tous la même langue en demandant aux acteurs de surjouer leurs rôles.

Or, attendre d’un collaborateur qu’il surjoue sa journée de travail, dans un décor qui n’est pas le sien, est contreproductif. A l’image d’un salarié d’un parc d’attraction à qui on imposerait de vivre l’enchantement dans chaque tableau du parc.

Pire, le management type « compteur de moutons », peine à retrouver son « troupeau » dans ces lieux où nous sommes partout et finalement nulle part.

En résumé

La stratégie immobilière devrait s’inspirer de l’hôtellerie, où le lieu et la qualité de la prestation sont en rapport avec la rentabilité souhaitée.

L’agencement et l’organisation au travail devraient s’articuler autour d’une gestion professionnelle de l’espace ainsi qu’un service associé au niveau de prestation souhaité par les clients/salariés.

Qui imaginerait installer un hôtel 4 étoiles dans une zone industrielle. Un parc d’attraction très certainement…

Christian Lamotte

Person Typing on Macbook on DeskPexels license

Orange vient d’être certifié « top employer global 2018 » pour la 3ème année consécutive et nous sommes le seul opérateur télécom parmi les 13 top employeurs mondiaux de cette année. Orange vient de reconduire l’accord portant sur l’égalité professionnelle. Et nous sommes aussi l’une des premières entreprises à avoir signé un accord sur la transformation numérique.

Je pourrais continuer ainsi la liste des bienfaits, pardon, des accords que la direction a signés pour que ses salariés puissent dormir tranquilles.

Pourtant, c’est une toute autre réalité que nous sommes amenés à vivre dans notre quotidien. L’exemple le plus criant est certainement l’accord sur la reconnaissance des compétences et des qualifications signé en février 2017 et toujours inappliqué.

Tout comme l’accord salarial décidé unilatéralement par la Direction cette année.

Ne vous y trompez ces accords n’ont pas pour objectif de profiter au plus grand nombre. Prenez le temps et réfléchissez à ce que vous avez obtenu ces cinq ou dix dernières années en termes de reconnaissance, salaire, formation …  Et bien, cela pourrait-être pire ! Comme aurait pu dire un certain Coluche : à OBS, si vous êtes une femme, senior, en situation de handicap et bien ce sera très dur ! Parce que l’entreprise n’est pas tendre non plus avec nos collègues en situation de handicap. Eux aussi, en raison de leur singularité, font l’objet d’accords et décisions. Pourtant, ils sont moins recrutés, moins promus et moins formés que vous.

Nous ne pouvons collectivement nous satisfaire de cet état de fait. N’attendons pas d’être dans le viseur de l’entreprise pour nous sentir concernés par le sort des autres…

Marie Hélène AGIS, Orange Ensemble